la culture nous rend elle plus humaine
I– La culture nous rend plus humains parce qu’elle est un lieu partagé dans lequel se crée, se livre et se partage notre condition humaine. II – Cependant toute culture est particulière, relative à un groupe d’hommes ; ainsi elle peut entraver la liberté, la compréhension de l’étranger et instaurer des biais nous empêchant d’atteindre la vérité.
Rencontre Femme Badoo Digne Les Bains. 8 mars partout ! 8 mars tout le temps ! 0 [ad_1] Source 2022-02-26 093356 LES FEMMES PREMIÈRES DE CORVÉES AU TRAVAIL ET À LA MAISON Les femmes sont majoritaires dans le milieu hospitalier, les Ehpad, l’éducation, les commerces, le secteur du nettoyage elles sont par [...] Lire la suite
18 juin 2018 1 18 /06 /juin /2018 1221 La culture nous rend-elle plus humain?Que signifie ici humain »?Première réponse qui appartient à l’humanité, qui a conscience d’ appartenir à l’ réponse qui a les qualités attendues d'un être le premier cas la question posée là n'a pas de sens car il n’y a pas de degrés dans l’humanité. Tout homme est tout l’homme » Sartre Dans le second cas il y a des degrés d’humanité. A nouveau deux possibilités soit on considère que l’intelligence, le savoir la raison, la perspicacité etc… font partie de notre humanité. Alors il peut y avoir des degrés, et la culture peut nous rendre plus humains. Seconde interprétation du sujet humain » au sens usuel doué de sensibilité, d’humanité, qui se sent responsable des autres, qui éprouve de la compassion non seulement pour son prochain mais pour l’autre, pour tous les autres, pour le tout autre », pour tous les êtres souffrants. Alors là la réponse est catégoriquement non. La culture ne nous rend pas plus humains. C'est la raison qui me dit dans secret péris si tu veux moi je suis en sécurité » Rousseau Published by laurence hansen-love - dans Philosophie
I/ Culture et nature A Y a t-il une nature humaine ? Les enfants sauvages qui sont abandonnés dès la naissance et qui ne grandissent pas dans un milieu humain et qu'on retrouve des anénes après Victor de l'Aveyron → L'enfant sauvage » F Truffaut → Jeune retrouvé dans la forêt → ne fait pas se tenir debout, parler, rire, pleurer / toutes caractéristiques de l'Homme pendant longtemps on pensait que certains comportements apparaissaient à la nature humaine être humain pas seulement caractérisé par son héritage génétique → appartenir à espèce humaine ne fait pas de nous des Hommes cad qu'il faut recevoir un héritage culturel pour devenir un Homme Homme par def être culture → dénaturé, c'est ce qui permet de progresser Rousseau Cette dénaturation lui permet d'être libre et d'inventer ces propres règles B La prohibition de l'inceste ethnilogue Levi-Strauss, montre que cette interdiction est une règle universelle → Homme cultures se donnent interdiction → règle universelle → nature Invention → culture invention → culturellecela montre le passage de la nature à la culture. L'Homme plus soumis aux lois de Nature mais invente ses propres règles notamment pour organiser les relations entre individus. C L'impossibilité de dissocier nature et culturelle Chez Homme peut pas faire différence entre ce qui est naturel et culturel On ne peut pas chercher une nature humaine en essayant d'enlever tout ce que la culture ajoute à l'Homme. Chez l'Homme, tout est à la fois culturel et naturel Melau-Ponty ; chacunes de nos pratiques naturelles, biologiques sont toujours modifiés par les pratiques culturelles ex manger c'est lié à nature mais on mange différemment selon la culturellecolère c'est lié à la nature mais la façon e l'esprimer est différent → Le sentiment n'est plus le meme → Il n'y a pas de nature humaine indépendante de la culture Ccl 1 L'Homme est bien un être de nature parce qu'il tient de son hérédité biologique mais l'Homme est surtout un être de culture puisqu'il transforme sa propre nature, puisqu'il n'est rien s'il ne reçoit pas d'éducation qui lui permet de devenir véritablement un Homme. Les meilleurs professeurs de Philosophie disponibles4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !C'est partiII/ Culture et cultures A L'ethnocentrisme E cultivé, c'est s'éloigner de Nature, progresser, se développer, or certaines cultures, sociétés ne semblent pas se développés du tout ou très peu. Ex cannibalisme, n'améliorent pas leur techniques, on peut affirmer que ce êtres ont un état sauvage, parfois même barbare Une telle attitude s'appelle l'ethnocentrisme, c'est affirmer que les autres cultures sont différentes de la notre, n'en sont pas parce sot par exemple proche de la nature ou c'est penser que sa culture est meilleure et que les autres sont des barbares Ex Européen qui découvre une autre culture qu'en Amérique Pour nous, les autres n'en sont pas et les Hommes pas vraiment des Hommes. C'est pourquoi une telle pensée justifie qu'o exploite ces individus ou qu'on les oblige à changer et progresser B Le relativisme culturel Ethnologues montre que c'est impossible de juger une culture d'un autre peule → hiérarchiser les cultures Hommes culturels, même niveau / critèresobjectif pour juger Hommes critères relatifs à notre propre culture civilisation occidentale prend comme critère développement, éco et technique pour juger culture mais c'est un critère lié à ntore propre histoire mais on peut mesurer la valeur d'une autre culture par rapport au bonheur des individus → Il aut affirmer le relativisme culturel / culture supérieur à une autre Cela conduit à accepter diversité et d'être plus tolérant Vous cherchez un professeur de philosophie ? C Le problème des droits de l'Homme Excision, lapidation peine de mort est e qu'on peut juger ecs ratiques qui sont culturelles et ne sont pas remsie en cause dans ces cultures ? → Au nom des droits de l'Homme qui sont sensés être universels au dessus des cultures, il sembvlerait légitime de décourager ces pratiques qui vont à l'encentre de liberté, égalité, dignité des individus pb → droit Homme → prpoduit de pensée occidental et les autre cultures ne les comprennent et acceptent pas forcément. question ouverture des cultures aux autres, plus une culture a de contact avec l'extérieur, plus elle sera amené à évoluer et à se développer, mais en même temps, il ne faut pas que cette ouverture conduise à la dispartion de la diversité culturellecelaCulture toujours l'enjeu d'un conflit entre les forces de la tradition et celles du changement. Il est nécessaire de préserver cultures tout en leur permettant de se modifier ? III/ Culture générale et démocratie CG → ensemble de savoir qu'on acquiert une demeure, qui nous définissent comme un être cultivé. Elle est liée à l'idéeal humaniste qui considérait qu'il fallait posséder le connaissance et que cette culture génrale nous rend meilleur Avec la démocratie, les traditions et la culture classique ne sont plus des valeurs qu'il faut cultiver. C'est à dire que chacun invente ses propres règles, ses propres normes et choisi ce qui l'intéresse ; »
Plan I. La culture comme nécessaire à la survie de l’homme, humain » entendu au sens objectif, appartenant à l’espèce humaine 1/ Aux sources du concept de culture la culture est la marque de l’humanité en tant qu’elle est un travail ou une activité humaine transformant une matière ou nature. 2/ Oublié par la nature, l’homme développe ses capacités spécifiques en domptant la nature et sa nature. Il y a une dimension morale liée à la culture. 3/ L’homme fait évoluer sa nature à travers l’histoire. II. La culture comme processus de moralisation de l’homme parvient-elle à ses fins ? 1/ Le raffinement culturel est-il la garantie d’un respect de l’autre ? 2/ La culture sert à empêcher les hommes de s’entretuer en contenant leurs pulsions agressives III. La culture fait tendre l’homme vers le bien seulement si elle le rend attentif à l’autre 1/ La culture et les échanges culturelles doivent faire prendre conscience à l’homme qu’il appartient à une seule communauté humaine 2/ La culture doit rendre plus humain dans une acception méliorative, qualitative et non quantitative Céline Hervet et Adèle Van Reeth Textes lus par Georges Claise Marx, Le Capital Kant, Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique , 7ème proposition Extraits diffusés Les Goristes, "La citadelle culturelle" Fernandel, "La politesse" LéviStrauss, entretien "Campus", France 2 du 28/10/2004 Céline Hervet et Adèle Van Reeth Bibliographie I/ La culture est nécessaire pour humaniser l'homme Cicéron, Les Tusculanes Platon, Protagoras , 320b-320c le mythe de Prométhée Marx, Le Capital Truffaut; L'enfant sauvage Transition Rousseau, *Le Second Discours * sur le paradoxe de la perfectibilité II/ L'humanisation par la culture est-elle morale ? Kant, Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique , 7ème partie Primo Levi, Si c'est un homme Pascal Quignard, La haine de la musique Sa majesté des mouches , film de Peter Brook, adapté du roman de William Golding Transition Freud, Malaise dans la civilisation la culture est impuissante à maîtriser certaines pulsions III/ Conciliation culture/morale par la nature Lévi-Strauss, Race et histoire Descartes, Le Discours de la méthode , VIème partie Réalisation Mydia Portis-Guérin
Nous quittons un XXe siècle dont le moins que l'on puisse dire est qu'il fut tourmenté. Vous qui avez passé des décennies à observer vos contemporains en prenant toujours pour grille d'analyse la culture classique, quel regard portez-vous sur ce siècle achevé? Le siècle le plus meurtrier de l'histoire humaine... Les chiffres sont tels qu'on ne les comprend pas. Les historiens nous diraient qu'entre août 1914 et mai 1945 70 millions d'êtres humains ont péri dans les guerres, les camps, par la torture, la déportation, la famine; et on a parlé de 100 millions de victimes du stalinisme... La barbarie ne s'est pas déchaînée dans le Gobi ou dans l'Arizona, mais entre Moscou et Madrid, entre Oslo et Palerme, et les deux guerres dites mondiales» furent avant tout des guerres civiles européennes. La barbarie serait en quelque sorte fille de l'Europe? Les idéologies totalitaires, utopies de la mort, que furent le nazisme et le léninisme-stalinisme, plongent leurs racines dans l'histoire de l'Europe. La chrétienté commence avec les grands massacres de la Rhénanie, les croisades, les meurtres des juifs et des musulmans. Est-ce que cela devait mener à la Shoah? L'affirmer serait faire preuve d'un déterminisme un peu naïf. Mais, dès ce moment, le massacre était à portée de pensée, il était conceptualisé». Tout cela, c'est l'Europe. On l'a peut-être oublié, mais c'est la Belgique qui a déclenché le grand meurtre au Congo belge des spécialistes parlent de 10 millions de victimes. La technologie du nettoyage racial, y compris l'indicible horreur des mutilations systématiques, était en germe dans ces premiers déchaînements perpétrés sous le roi Léopold II. Pol Pot et le Rwanda étaient inscrits au calendrier. Je vais le dire avec solennité ce siècle a fait baisser le seuil de ce qui était humain dans l'humanité. Nous savons maintenant de quoi l'homme est capable. Ne le savait-on pas auparavant? En voyant les boucheries de Passchendaele, en 1917, et de la Somme, en 1916, on aurait dû commencer à le comprendre. Toutefois, je suis persuadé que le nombre de ceux qui savaient ce qui se passait à Auschwitz était très faible. Non, on ne savait pas que l'on pouvait chanter Schubert le soir et torturer un être humain le matin. Seuls quelques génies de la nuit, tel Dostoïevski, l'avaient pressenti. A la fin de sa vie, Sartre dit Savez-vous lequel de nous restera? Céline.» Il y a en effet dans l'infamie de Céline ce coup d'œil; il a su, lui aussi. Personne ne voulait entreprendre ce Voyage au bout de la nuit... Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Cette défaite de l'Europe civilisée, c'est pour vous la défaite de la culture. Oui. L'éducation, la culture philosophique, littéraire, musicale, n'ont pas empêché l'horreur. Buchenwald est situé à quelques kilomètres du jardin de Goethe. Il paraît qu'à Munich, pendant la Seconde Guerre mondiale, de l'entrée de la salle de concert où l'on donnait un superbe cycle Debussy, on pouvait entendre les cris des déportés hurlant dans les trains qui les conduisaient à Dachau, situé tout près de là. On n'a pas vu un seul artiste se lever et dire Je ne peux pas jouer, je porterais outrage à moi-même, à Debussy, et à la musique.» Et pas un instant cela n'a diminué le génie du jeu. La musique n'a pas dit non! Non seulement la belle idée de culture issue des Lumières faillirait à son rôle d'humaniser le monde, mais elle le détournerait de cette tâche? Exactement. A la fin de ma vie, je fais le cauchemar d'un tel détournement. Humaniser l'homme par la culture, c'était la grande promesse des Lumières. Au fur et à mesure que déclineraient les croyances religieuses, affirmait Voltaire, les haines se dissiperaient.» La fin de la croyance se révèle un processus beaucoup plus dangereux que ne l'avaient prévu les philosophes. En quête d'un enfer, nous avons appris à l'édifier et à le faire fonctionner sur terre. Nous connaissons non seulement une crise de la culture, mais aussi un renoncement à la raison. La promesse des Lumières n'a pas été tenue. Les bibliothèques, musées, théâtres, universités peuvent très bien prospérer à l'ombre des camps de concentration. Nous le comprenons maintenant la culture ne rend pas plus humain. Elle peut même rendre insensible à la misère de l'homme. Et c'est vous qui affirmez cela, vous qui avez consacré votre vie à étudier et à enseigner les humanités! Pour moi, la fonction humanisante» des sciences humaines doit être sérieusement mise en doute. Les humanités», les lettres humaines»... Quels mots orgueilleux! Quelle ironie! Que sont-elles devenues, ces humanités? Quand j'étais lycéen à Janson-de-Sailly, un professeur nous a lu cette phrase d'Alain Toute vérité est l'oubli du corps.» On apprend cela à des gosses! Mais, si toute vérité est l'oubli du corps, alors cela implique le massacre! Je sais très bien qu'Alain utilisait cette phrase comme une boutade ultraplatonicienne, mais cette doctrine s'est insinuée en moi, et j'ai commencé, dès l'enfance, à me laisser prendre par le vertige de l'abstraction. Il faut que je le dise quand j'ai passé ma journée à étudier Le Roi Lear ou Les Fleurs du mal et que je rentre le soir encore sous l'emprise de cette transcendance, eh bien, je n'entends pas le cri dans la rue. Il y a dans la haute culture une force telle que les vraies misères humaines, banales, vulgaires, chaotiques, ont moins d'impact. La larme de Cordélia est plus vive, plus immédiate, plus réelle que le cri dans la rue. L'esthétique, la beauté, une page de Shakespeare, de Kant, de Descartes, de Hegel ou de Bergson, font battre en retraite un peu de la réalité quotidienne. Alors, après avoir enseigné pendant cinquante-deux ans, je me demande maintenant Est-ce que je savais ce que je faisais? Pouvons-nous vraiment établir un lien entre la haute culture et une conduite plus humaine?» Je me pose sans cesse cette question. Avez-vous une réponse? Dans ma vie, j'ai rencontré cinq ou six étudiants qui étaient plus doués que moi, plus créatifs. Un jour, à Cambridge, une de mes étudiantes, première de promotion, m'a dit J'ai en horreur tout ce que vous m'avez enseigné; je déteste tout ce que vous représentez; je ne veux plus jamais entendre parler de culture, et je pars comme médecin aux pieds nus en Chine.» Quelques années plus tard, j'étais invité à Pékin, et l'ambassadeur de Grande-Bretagne m'a donné des nouvelles de cette femme. Elle était effectivement médecin, dans un village sans eau ni électricité... Eh bien, elle est peut-être ma seule réussite. Qu'est-ce qui vous a conduit à une telle prise de conscience? L'un des tournants fut les événements du Cambodge. A la télévision, on nous a annoncé que Pol Pot avait enterré vivantes 100 000 personnes. Ce jour-là, en Amérique, en Russie, en Israël, en France, on aurait dû se lever et dire Non! Trente-cinq ans après Auschwitz, nous ne pouvons pas nous regarder dans notre miroir en sachant cela. Tant pis pour les intérêts juridiques ou géopolitiques de ce panier de crabes qu'est le Cambodge, nous allons arrêter cela parce que nous sommes des êtres humains!» Dire cela aurait peut-être changé l'histoire de l'homme. Eh bien, non! Rien de tel. J'ai écrit à des gens influents en Israël pour les mobiliser. Rien. Et ma chère Grande-Bretagne a continué à vendre des armes subrepticement aux Khmers rouges. Peut-être que la souffrance actuelle est perçue différemment, parce qu'elle est immédiatement sue, vue, entendue. Aujourd'hui, nous sommes informés comme jamais auparavant. Les médias nous rendent témoins. Mais, témoins, nous devenons complices. Nous tolérons l'insupportable. Tout au long de l'Histoire, certains ont su dire non. Les grands non à la barbarie» sont venus de gens que l'on dit simples, Die einfache Leute, die es nie sind», dit Bertolt Brecht les gens simples, qui ne le sont jamais. Des individus magnifiques ont perçu la dimension de l'abîme Simone Weil, qui a eu l'hallucination de la vérité, comme un coup de soleil, ou plutôt de nuit, sur le cerveau humain; Robert Antelme, Primo Levi... Cela n'arrête pas les massacres dans les Balkans ni le meurtre des enfants. Avec le siècle, il nous faut donc enterrer les Lumières et l'idée du progrès salvateur? N'est-ce pas notre dette pour ce que nous venons de faire à l'homme? Pouvons-nous vraiment continuer comme si de rien n'était? Le bond en avant de la science, de la technologie, de la médecine est considérable. Mais l'Histoire n'est plus pour nous une progression. Nous sommes désormais plus menacés que ne l'ont jamais été les hommes et les femmes de l'Occident civilisé depuis la fin du XVIe siècle. Il nous faut donc reprendre les assises fondamentales de la tradition occidentale, reconstruire notre système de valeurs. Rien n'est plus difficile que de lutter contre la sauvagerie humaine révélée par Freud, Nietzsche, Kant. Toutes les civilisations sont mortelles», a dit Valéry. J'ajouterais toutes les éthiques le sont aussi. Quelle éthique, même éphémère, pourrions-nous alors reconstruire pour le nouveau siècle? Ce qui réassurait autrefois notre haute culture, c'était la théologie. Finalement, l'hypothèse de Dieu confortait les valeurs, y compris les valeurs esthétiques. Mais, si les gens sont de moins en moins croyants, il faudra trouver une morale de l'homme, une morale sans Dieu, sans décalogue, pour nous aider. Il faudra se dire Nous sommes seuls sur cette terre, avec les animaux, c'est tout ce qui nous reste.» S'il n'y a pas de vie après la vie, peut-on créer une éthique séculière? Ce sont de nouveau les grands écrivains qui nous montrent le chemin. A la fin de La Condition humaine, de Malraux, l'un des deux communistes, qui va mourir d'une mort atroce, passe la pilule de cyanure à l'autre pour lui éviter de souffrir. Il agit au nom d'une morale selon laquelle l'homme est responsable de sa dignité ultime. Nous avons donc des bases, des penseurs de la solitude de l'homme sans Dieu, dont, bien sûr, les grands philosophes classiques athées. Une nouvelle morale athée, qui serait éclairée par les infamies du XXe siècle? Malraux avait dit Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas.» J'ose le contredire je crains que, si ce siècle est religieux, il ne sera pas. J'ai l'espoir qu'il y ait des hommes pour penser notre condition humaine, et non plus transcendantale. Que le fanatisme idéologique devienne le péché originel! Nous sommes avant le langage humain, affirme Heidegger, nous n'avons pas encore commencé à apprendre à penser et à parler. Où puiser cette nouvelle morale? J'ai eu la chance de vivre à l'université de Princeton et à Cambridge, entouré des princes de la haute science. En lettres, nous bluffons du matin au soir. En sciences, pas de bluff si on triche, on est fini. Comparée à l'anathème du monde scientifique, l'excommunication médiévale n'était rien. Je crois que l'on peut trouver, dans les sciences, une morale de la vérité, une poétique de demain, un sens de l'avenir qui pourraient être le germe de certains critères d'excellence humaine. Tout ce que peut faire la science, elle finit toujours par le faire. On peut craindre que, pas plus que la musique, elle ne sache dire non. Vous êtes encore plus pessimiste que moi! Certes, certains chercheurs pensent que le Nobel vaut bien une messe. Mais ceux que je connais montrent un haut niveau d'inquiétude et de rigueur. Et comment peut-on parler de culture, aujourd'hui, sans scientifiques? Quand on est sur le point de savoir remplacer des parties du cortex humain, alors que deviennent le moi», le je»? Finalement, revient dans toute sa gloire M. Rimbaud Je est un autre.» Lorsque, en 1993, le mathématicien Andrew Wiles a résolu le grand théorème de Fermat, mes collègues, ivres d'excitation, m'ont dit It is so beautiful! Il a choisi la plus belle approche.» Pour les mathématiciens, ce mot, beauté», avait un sens concret que je ne pouvais même pas comprendre. Vous voilà bien loin de vos chères humanités... Quand on a 71 ans, on essaie de se poser les questions essentielles. Tel est d'ailleurs le but de la pratique juive s'interroger, souvent se juger coupable et essayer d'être un pèlerin de la vie. Nous avons, je crois, cette fonction dure et triste de nous demander Où est-ce que cela a raté?», un peu comme on pratique une autopsie à la suite d'un mauvais traitement à l'hôpital. Là où les systèmes philosophiques nous ont fait défaut, la science reste active. Nous sommes face à trois grands défis la création de la vie in vitro, qui va bouleverser le droit, la politique, la philosophie; l'analyse de la conscience humaine, du Bewusstsein en tant que mécanismes neurochimiques; et enfin la théorie de l'Univers de Stephen Hawking et de ses collègues. Comparé à cela, qu'est-ce qu'un Goncourt? Qu'est-ce que le poststructuralisme ou le postmodernisme? On en revient à cette grande et terrible phrase française Tout le reste est littérature.» Le sage indigné Provocant, scandaleux, sulfureux... A en juger par les étiquettes dont on l'a affublé, sa haine des modes intellectuelles, comme celle des nationalismes, ne lui a pas fait que des amis. A 71 ans, George Steiner s'en moque plus que jamais. Loin de s'être apaisée, sa faculté d'indignation a grandi. Juif franco-américain de parents originaires d'Autriche, il a étudié à New York, enseigné à Princeton et Cambridge, écrit nombre d'ouvrages savants Les Antigones, La Mort de la tragédie, Errata, chez Folio; Après Babel, chez Albin Michel. Ce professeur sans frontières refuse toujours de se rendre dans la patrie de Hitler et de Haider. Dans son prochain ouvrage Grammaires de la création, à paraître le 20 mars 2001 chez Gallimard, il a cette phrase Je n'ai aucune certitude.» C'est dire s'il a tout compris. Les plus lus OpinionsLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre Assouline
la culture nous rend elle plus humaine